Après avoir subi de plein fouet le contrecoup de la baisse des importations de véhicules qui ne représentent actuellement que 200 véhicules (engins) transitant par Jijel, au lieu des 460 000 débarqués au plus fort de l’activité sur ses quais, le port de Djendjen «aspire à devenir un hub d’export de ciment». C’est en tout cas la démarche que poursuit le nouveau DG du port, qui vient de signer deux importants contrats d’exportation. Le premier a été signé avec le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) pour l’export de 200 000 tonnes de clinker en 2018, dont 45 000 tonnes seront livrés à un client espagnol dans les prochains jours, alors que le second contrat concerne la cimenterie privée Biskria-ciment, qui entamera fin mai une opération d’exportation de un million de tonnes de ciment au profit d’un client marocain, réparties sur plusieurs cargaisons durant l’année en cours. Plus de 2 millions de tonnes seront par ailleurs exportées en 2019-2020, selon les projections qui nous ont été exposées hier au sein du port de Djendjen. Selon Abdesselem Bouab, nouvellement installé à la tête du port, la baisse de plus de 90% du trafic de véhicules a engendré une baisse du chiffres d’affaires de 17% en 2017, ce qui a été un coup dur pour l’entreprise portuaire qui cherche depuis les voies et moyens de se redéployer. Le responsable du port ne s’attarde pas pour autant sur la mauvaise passe que traverse son entreprise, et mise d’ores et déjà sur les capacités nationales d’export du ciment pour relancer les activités du port et se positionner en tant que plateforme d’exportation de ciment en premier lieu, sans négliger d’autres pistes en cours d’expérimentation. Pour rentabiliser la nouvelle option du port – qui mise aussi sur le minerai de fer dès l’achèvement du complexe de Bellara – la nouvelle direction projette de faire l’acquisition de nouveaux équipements qui pourraient aider à accélérer la cadence de chargement des navires. Des efforts sont d’ores et déjà faits pour arriver à un chargement de 12 000 tonnes, voire 15 000 tonnes de ciment/jour dès la mise en place des équipements nécessaires, contre 6000 à 8000 tonnes/j actuellement. L’entreprise portuaire qui se retrouve par ailleurs avec une pléthore de travailleurs – dont le nombre dépasse les 500 personnes recrutées pour la plupart lors de la période faste des importations de véhicules –, entreprend de donner toutes les facilités aux entreprises exportatrices qui bénéficient, à l’image de GICA et de Biskria-ciment de 50% d’abattement de frais de port, dans le souci de diminuer les charges supportées par les entités nationales et leur permettre de placer dans les meilleures conditions leurs produits sur le marché international. Des charges portuaires moins lourdes, ajoutées aux facilitations fiscales douanières, permettent ainsi aux exportateurs algériens d’être plus compétitifs, nous explique-t-on. M. Bouab souligne par ailleurs que la nouvelle stratégie permettra de «miser sur le long terme» et de redresser doucement mais sûrement la barre de la croissance du port qui vise à passer de la politique de «l’import exclusif, à une forte proportion d’export». Le port de Djendjen mise en outre sur le terminal à conteneurs qui devrait être réceptionné en 2019 pour une capacité de plus 2 millions d’Evp par an, ainsi que sur le terminal minéralier, en partenariat avec Algerian Qatari Steel (AQS). La croissance du port devrait aussi être impulsée, selon M. Bouab, par l’achèvement de la pénétrante de l’autoroute Est-Ouest, entre la capitale des Hauts Plateaux et la ville de Jijel. La voie de chemin de fer reliant le port à la zone industrielle de Bellara est par ailleurs un autre axe de transport qui suscite les espoirs des gestionnaires du port de Djendjen.
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