jeudi 3 mai 2018

Vague du numérique et défi du contenu

La vague numérique qui submerge la presse remet en cause les modèles adoptés jusque-là. Les journaux restent fortement pénalisés par le fait que leurs sites en ligne ou la presse électronique en général sont gratuits. Le paiement électronique, s’il se développe concrètement en Algérie, permettra d’aller vers la monétisation du contenu en ligne, car il y a pour les sites de journaux ou autres une ressource financière à tirer de ce qu’ils produisent. Le modèle économique doit être revu, car le mode de consommation des médias a changé, en particulier pour le contenu rédactionnel. Il s’agit d’aller au-delà de l’exposition du contenu écrit, capter l’attention et augmenter la lecture des informations. Le défi consiste à proposer des contenus adaptés aux nouvelles exigences des consommateurs dans une société d’abondance, mobile et ultra-connectée. Les gens sont de plus en plus exposés à du contenu écrit sur les supports digitaux (PC, mobile, tablette…), surtout avec les réseaux sociaux, et forcément en consomment plus souvent. La presse vit «une crise des supports», selon les spécialistes. L’information n’a jamais été autant diffusée et consommée. L’évolution digitale a été perçue par les responsables de journaux comme un véritable levier de performance. Il s’agit d’aller vers la diversification du contenu tout en trouvant un parfait équilibre entre une édition papier forte de reportages, d’enquêtes, de faits divers et de nouvelles pratiques apparues sur le web, telles que la mise en ligne de vidéos traitant de l’actualité, ou la publication d’articles sur les réseaux sociaux. Les éditeurs explorent de nouvelles configurations ouvertes sur internet. Ils s’efforcent de générer de nouveaux revenus, tout en préservant les anciens ou en évitant d’accélérer la chute des revenus papier. Le site en ligne permet de sortir du modèle figé de la presse papier. Dans les régions où l’information est plus difficilement accessible, ont émergé les voix de «journalistes-citoyens», très présents sur les réseaux sociaux et YouTube. Ils partagent leurs photos ou vidéos pour pallier les lacunes de l’information officielle, notamment dans les régions où se déroulent d’importants mouvements sociaux. Pour le Dr Laïd Zaghlami, enseignant à la faculté des sciences de l’information et de la communication de l’université d’Alger 3, le journalisme citoyen est un nouveau concept impliquant qu’un citoyen ordinaire puisse «concevoir et fabriquer son propre journal et créer son propre blog, préservant ainsi un espace de liberté, d’initiative et de création intellectuelle». Le chercheur précise que le journalisme citoyen est encore loin d’être «une alternative aux médias traditionnels». Néanmoins, pour continuer à vivre, le journalisme traditionnel doit se mettre aux médias sociaux, intégrer ceux-ci dans sa stratégie et les considérer comme des sources d’information.

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