La compagnie Sonatrach et le groupe français Total ont signé, hier, au siège du groupe algérien, un protocole d'accord pour la construction, le développement et l'exploitation d'un complexe pétrochimique pour une valeur de 1,5 milliard de dollars. Le montage financier concerne un capital sur fonds propres de 30%, réparti entre Sonatrach et Total, dans le cadre de la règle 51/49% et un financement bancaire étranger à hauteur de 70%. L’usine de polypropylène, qui sera construite à Arzew, dans la wilaya d’Oran, aura une capacité de production annuelle de 550 000 tonnes par an de cette matière, en utilisant une charge de 650 000 tonnes par an de propane, issu des installations de séparation de GPL d’Arzew. La totalité de la production sera commercialisée par Total, selon l’engagement du partenaire français, ce qui a été, selon le PDG de Sonatrach, «un gage pour les banques» qui sont prêtes à suivre le projet. Abdelmoumen Ould Kaddour, qui s’exprimait en marge de la signature du pacte d’actionnaires, hier au siège du groupe Sonatrach, explique que «le principe d’un financement des banques a été obtenu, car le produit est déjà placé sur le marché, à travers Total, qui s’engage à commercialiser toute la production, ce qui est un élément important dans le project finance». Et d’ajouter : «Nous avons eu toutes les assurances. Nous avons vu les banques. Tout est en place, selon les accords de principe conclus.» Pour sa part, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a indiqué qu’il s’agit d’un montage financier classique «qui permet d’obtenir l’adhésion des banques à hauteur de 70%». Il a ajouté que «Total va garantir un enlèvement de la production pendant les premières années, en vue de la commercialiser en Europe, ce qui rassure les investisseurs». M. Ould Kaddour souligne par ailleurs qu’«avec cet accord, Sonatrach fait un grand pas dans le domaine de la pétrochimie». Il a rappelé que les négociations autour du projet ont commencé en 2016, soulignant que «le délai a été long» et espérant que la construction de l’usine débutera au plus tard dans un mois. «Nous allons tout faire pour que ce soit le cas», a assuré le PDG de Sonatrach. Par ailleurs, pour le PDG de Total, Patrick Pouyanné, le projet «représente l’opportunité de renforcer notre coopération avec Sonatrach, en investissant conjointement dans l’aval, au-delà des relations de longue date que nous entretenons ensemble dans l’exploration-production». Lors de la cérémonie de signature, le PDG de Sonatrach a souligné que «la présence de Total en Algérie, pour ce nouveau contrat, est un signe fort aux autres investisseurs étrangers qui souhaitent travailler en Algérie». Le PDG de Total a pour sa part déclaré : «L’Algérie, qui est un grand pays de ressources pétrolières et gazières, est pour nous un partenaire naturel. Ce contrat va attirer l’attention sur l’Algérie et Total devrait faire des émules.» Et d’ajouter : «Il est préférable de construire quelque chose de nouveau que de passer son temps à parler d’arbitrage qui n’a aucun intérêt.» Il est à savoir que ce projet permettra, en plus des exportations, d’assurer une couverture totale des besoins en polypropylène de l’Algérie qui a importé 78 000 tonnes en 2017, pour une facture de plus de 100 millions de dollars, et 500 000 tonnes sur la période 2018-2023 pour une facture estimée à plus de 650 millions dollars.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire