samedi 12 mai 2018

Un guide méthodologique élaboré pour les acteurs locaux

Des élus, cadres, fonctionnaires et acteurs associatifs ont bénéficié d’un cycle de formation dans le cadre du programme Capdel pour la démocratie participative et le développement local. Ce programme qui promeut dans dix communes du pays les principes de la démocratie participative et le développement émanant des acteurs locaux eux-mêmes en appliquant les principes de la concertation et du dialogue, met le dialogue au cœur de la gestion des collectivités locales. Les formations en question ont été dispensées par deux groupes de formateurs internationaux, à savoir des experts du Consortium canadien Niska-Global Shift Institute, et des experts du réseau italien des collectivités Felcos-Umbria. Ces formations ont visé, pendant trois semaines, à former le premier noyau de formateurs algériens spécialisés autour de la gouvernance participative locale, le développement local intégré inclusif et durable et la planification stratégique communale. Changer des décennies d’une gestion dirigée et centralisée n’est pas aisé et la formation des cadres locaux pour apprendre à gérer leurs affaires eux-mêmes en comptant sur leurs ressources propres s’avère nécessaire pour entamer les premiers pas d’une décentralisation, qui se veut un moteur pour le développement économique local. Parmi les axes clés de la formation en question, figure la conception d’un guide de préparation d’un Plan communal de développement de nouvelle génération. C’est-à-dire apprendre aux acteurs locaux, entre élus, mouvement associatif, acteurs économiques, cadres administratifs, à élaborer eux-mêmes un PCD répondant aux besoins de leur collectivité et non pas attendre une  simple enveloppe financière de l’administration centrale qui ne prend pas en charge les réelles attentes des communes. «C’est en fait commencer l’exercice d’une planification stratégique territoriale à travers un plan communal de développement de nouvelle génération qui sera un plan territorial englobant tout ce que feront l’ensemble des acteurs dans le cadre d’une vision partagée du devenir de la commune. Et pour cela nous avons élaboré un guide méthodologique qui va aider, pas à pas, à la conception de ce plan communal. Ce guide est appuyé par des manuels pratiques à l’endroit de chaque catégorie d’acteurs, il y aura un manuel des élus, un manuel pour les associations, un autre pour les acteurs économiques et un autre pour les accompagnateurs. Nous avons fait appel à une expertise externe qui est l’ANAT (Agence nationale de l’aménagement du territoire) et qui  va accompagner la commune dans l’élaboration de ce plan communal de développement de nouvelle génération», explique Mohamed Dahmani, directeur national du Programme Capdel lors de la clôture de la session de formation jeudi dernier à Alger. Les différents acteurs auront 18 mois pour la préparation, la planification et la mise en œuvre du nouveau PCD. Pour sa part, Mélanie Houle, experte et formatrice de Niska-Global Shift Institute, explique que contrairement aux anciens PCD et à travers lesquels l’administration était la seule promotrice de tous les projets,  le  PCD de nouvelle génération «est un plan où tous les acteurs deviennent des promoteurs de projets. Ce n’est pas encore dans les habitudes, mais une fois que les acteurs prennent conscience de l’avantage d’avoir une approche participative et inclusive, un changement dans les comportements s’opère et on commence à penser à faire plus avec les mêmes ressources». Et d’ajouter : «Avant il n’y avait pas d’espace de dialogue entre élus et citoyens et opérateurs économiques etc., maintenant nous leur proposons d’en avoir un et c’est la clé de tout. La confiance se construit petit à petit, même un simple citoyen pourra proposer des idées pour le développement de sa commune.» Outre le dialogue, l’implication de tous les acteurs permet de nourrir le sentiment d’appartenance à un territoire et la volonté d’améliorer les conditions du vivre-ensemble. Un plaidoyer pour l’extension du programme Capdel et pour l’élever au niveau wilayal a été fait lors de la rencontre de  jeudi, afin de donner tous les moyens nécessaires au développement des communes.  Les élus déplorent souvent un manque de moyens financier, technique ou de facilitations administratives que seule la wilaya est en mesure de fournir. Les communes visées par le programme qui s’étale sur cinq années sont Ghazaouet (Tlemcen), Messaad (Djelfa), El Khroub (Constantine), Ouled Ben Abdelkader (Chlef), Timimoun (Adrar), Beni Maouche (Béjaïa), Tigzirt (Tizi Ouzou), Djanet (Illizi), Babar (Khenchela), et Djemila (Sétif).

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