dimanche 6 mai 2018

Une production de près de 130 000 quintaux attendue et un marché à organiser à Jijel

Bien qu’elle ne soit pas une culture stratégique et prioritaire, la culture de la fraise a connu ces dernières années un développement vertigineux. Autrefois réduite à certaines zones de l’est de la wilaya, particulièrement à Belghimouz dans la commune d’El Ancer, cette culture n’a cessé de grignoter de l’espace depuis 2002 pour carrément multiplier par plus de 100 la production en l’espace d’une quinzaine d’années. De quelque 1200 de  quintaux récoltés en 2002, la production devrait s’établir cette année à un peu moins de 130 000 quintaux. Les superficies cultivées ont connu elles aussi la même prodigieuse progression. Au début des années 2000, la superficie dédiée à cette plante herbacée n’était que de quatre hectares. Au fil des années, celle-ci a progressivement commencé à s’étendre pour atteindre les 150 hectares au début de la présente décennie. Depuis, la superficie a encore plus que doublé pour se hisser à 415 hectares. L’autre facette de cette expansion des fraiseraies est par contre pointée du doigt par certains, qui justifient leur perplexité par les effets négatifs sur les sols et l’être humain. Questionné par El Watan, Tahar Macharih, président de l’Association professionnelle des producteurs de fraise de la wilaya de Jijel, n’a pas manqué de lancer un appel aux autorités pour ouvrir un marché de gros dans la wilaya afin de mieux organiser la filière et la commercialisation de la fraise, au grand bénéfice du fellah et du consommateur. Actuellement, nous dira-t-il, la fraise arrive généralement en 3e main au consommateur au moment où les producteurs risquent de subir des pertes cette année. «Avec la multiplication des intermédiaires et la baisse du prix chez le producteur, on risque la catastrophe», expliquera-t-il. Cette année, saura-t-on de notre interlocuteur, les agriculteurs de Jijel ont planté 22 millions de plants de fraisier contre près de 18 millions en 2017. Tous ces plants sont importés de l’étranger, essentiellement d’Espagne et d’Italie, en l’absence d’une production nationale à même de répondre en quantité, mais surtout en qualité pour égaler en rendement ceux des pépinières étrangères. Actuellement, la production est écoulée dans l’est du pays, mais aussi sur les étals d’Alger, en passant par Tizi Ouzou et Bouira, et même jusqu’à Oran. Négligence chimique Mais la disponibilité du produit demande d’étendre sa commercialisation vers d’autres horizons. A ce propos, Tahar Macharih, qui active depuis 15 années dans cette filière, explique que jusqu’à présent «aucun client étranger ne nous a approchés», bien que quelques échantillons aient été envoyés, notamment vers la Russie. Questionné sur l’appauvrissement des sols, le président de l’association des producteurs de fraise, fort d’une expérience d’une quarantaine d’années dans le domaine agricole, avancera tout de go que ce problème est connu et que la solution l’est tout aussi depuis longtemps. Il ajoutera que sa résolution passe par la rotation culturale qui consiste à faire succéder sur la même parcelle de terrain des cultures de plantes différentes pour une bonne gestion du sol cultivé. Quant aux dangers de la manipulation de certains produits par les agriculteurs, il répondra «qu’on ne peut pas le nier», mais pointera le doigt vers le fellah qui en dépit de sa connaissance des dangers continue à se comporter de manière dangereuse sans se prémunir contre ces produits. Pour notre interlocuteur, certains agriculteurs peuvent vous faire un cours sur ces produits, mais en revanche ils ne prennent aucune précaution.  

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